samedi 12 juillet 2014

Montréal et le harcèlement de rue

En attendant quelques articles sur un week-end passé à Orford (j'attends de récupérer les photos!), le mois de juillet et ses balade urbaines nocturnes me poussent à soulever quelques questions. (oui je parle de juillet parce que vous comprenez bien qu'on est moins souvent dehors à 3h du matin au mois de janvier...). 
Juillet donc, sa chaleur, ses filles en mini-jupes (si si, certaines sont vraiment mini), sa douceur de vivre... et le fait d'être persuadé de pouvoir traîner n'importe ou n'importe quand sans problèmes. Explications. 

Loin de moi l'idée de me faire l'écho de certaines pensées françaises du "il y a des agressions à chaque coin de rue en France", "on n'est plus en sécurité nulle part" et autres phrases qui ne font que créer une espèce de paranoïa stupide. 
J'ai vécu une dizaine d'années à Marseille, je ne me suis jamais privée pour rentrer tard ou marcher à travers la ville la nuit (bon j'ose quand même préciser qu'il est vrai que je ne me promenais pas dans les quartiers nord... Marseille n'est pas le coupe-gorge que certains se plaisent à décrire. 


Cependant, en tant que fille, il y avait quand même un souci, qui semble exister dans chaque ville et probablement chaque endroit de France. Je veux parler du harcèlement de rue. Pour ceux qui ne connaissent pas, le harcèlement de rue, qu'est-ce que c'est? Selon wikipédia, c'est une pratique de harcèlement sexuel qui consiste pour des hommes à adresser aux passantes des remarques sur leur apparence physique, leur tenue, à les insulter ou à leur faire des propositions de nature sexuelle.



Le phénomène semble prendre de plus en plus d'ampleur en Europe, probablement à cause des témoignages de femmes qui osent enfin en parler. Parce qu'en soi, ça pourrait sembler bien anodin... Des remarques sur le physique? C'est à prendre comme un compliment, si la fille était moche elle n'aurait aucune remarque. Un homme qui aborde, c'est une marque d'intérêt. Et puis après tout, si on ne veut pas se faire remarquer, on ne sort pas en mini-jupe ou avec un décolleté. 


Oui mais non. Le harcèlement de rue j'ai connu, j'y ai eu droit, quasiment à chaque sortie, que je sois habillée avec le pire survêtement du monde ou en tenue sexy, en baskets ou en talons. Dire "merci" en souriant, ignorer, demander d'arrêter, menacer, j'ai également tenté toutes les réactions possibles pour me débarrasser des mecs qui généralement ne se contentaient pas d'un "vous êtes charmante mademoiselle". C'est extrêmement pénible, ça peut être effrayant, et ça conduit à avoir des attitudes de recul et de méfiance envers la moindre personne qui vous aborde, mais si elle ne désire que savoir ou se trouve la rue Voltaire. Il faut dire que sur 1 passant qui aborde pour demander son chemin, il y a 9 crétins qui pensent que venir dire à la fille qu'elle est "bonne" est le summum du compliment, et qu'elle mérite de se faire insulter si elle ne répond pas. 
Ca peut sembler anodin, mais en France j'ai vécu ça quotidiennement et je ne connais pas une seule fille dans mon entourage qui n'a pas connu ça.   



Pour ceux et celles qui se posent des questions, ce site est très bien fait et présente en scènes de BD des situations réelles vécues par les femmes. 


Et à Montréal?  A Montréal, je trouve que la place de la femme est différente. Les hommes risquent gros si on les accuse de harcèlement. Résultat? Le harcèlement de rue n'existe pas. Depuis plus de 3 ans que je vis ici, je me suis fait suivre 2 fois par ... des français qui venaient manifestement d'arriver et qui n'avaient pas encore tout compris à la culture de ce pays (à mon humble avis ils ont eu de la chance de tomber sur moi, ça aurait pu leur valoir quelques ennuis). 
Sinon, les gens qui t'abordent le font généralement parce qu'ils souhaitent un renseignement, voire pour te souhaiter une bonne journée... Personne ne s'occupe de toi, de ce que tu fais en ville au milieu de la nuit, d'ailleurs Montréal est animée toute la nuit, on trouve autant de personnes sur le boulevard St-Laurent à 4h du matin qu'à 14h). Musique aux oreilles, téléphone à la main (bon ça je ne le fais toujours pas pour la bonne raison que j'oublie quasi systématiquement mon téléphone et qu'en plus j'ai horreur des gens dans la rue qui te font profiter de leur conversation), filles plus dénudées qu'habillées, j'avoue penser qu'on peut se permettre plus de choses ici qu'en France sans penser aux conséquences... 


Donc les filles si vous souhaitez un répit dans le harcèlement quotidien... venez donc faire un tour par ici. :)

Cela dit, une nuance est à apporter. Apparemment le harcèlement de rue existe aussi à Montréal, d'ailleurs des associations existent pour les dénoncer. Mais pour moi cela n'a absolument rien à voir avec ce qu'il se passe en France (et dans d'autres pays d'Europe d'ailleurs). Même si ça reste inacceptable. 

Et si jamais certains pensent que j'Exagère sur le ressenti du harcèlement de rue en France et en Europe, rejetez donc un coup d'oeil sur ce genre de reportage... 


Pour la petite histoire, il faut savoir que si les femmes ont obtenu que les hommes cessent ce genre de comportement au Québec, elles y ont perdu les attentions des gentlemen... ici on ne va pas te tenir la porte, t'avancer ta chaise, et tout le monde se fiche de qui sera la première personne à goûter le vin. Certaines le déplorent... pour ma part j'ai vite fait mon choix, je préfère m'asseoir toute seule qu'entendre des imbécillités au quotidien! 



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